mercredi 27 février 2019

Comment le dire à la Nuit / Vincent Tassy

Quatrième de couverture :

"La dame en noir vivait seule dans son château. Elle ne pouvait pas mourir. De tout ce temps qu'elle avait, elle ne faisait rien. Et puis un jour, elle trouva sur son chemin le garçon aux cheveux blancs. Elle l'enleva. Elle voulait vivre une histoire. Une histoire d'amour et de nuit qui traverserait les siècles."


Éditions du Chat Noir, 2018
Illustration de couverture : Délicate Distorsion
335 pages


Mon avis :

Voici ma première lecture en lice pour le Prix Imaginales des Bibliothécaires ! Et en voilà déjà une qui me donne du fil à retordre... Je termine ma lecture en restant perplexe. Je ne sais pas trop quoi penser.

Tout commençait bien pourtant : la plume est atypique. L'écriture se fait par petites touches, comme une peinture. Des bribes de phrases un peu partout donnent au texte une allure très poétique. Tout comme l'histoire : nous suivons quatre personnages, par fragments de vie, à différentes époques, sans que rien ne semble les rapprocher. Petit à petit, d'autres personnages s'affirment autour d'eux, prennent de la place, mais surtout, font le lien entre eux. Les histoires finissent par se croiser, et j'avais hâte de pouvoir démêler le tout.
Malheureusement, c'est aussi ce qui m'a lassée, vers le milieu du livre et jusqu'à la fin. À plusieurs reprises, j'avais l'impression de ne rien comprendre. C'est toutefois justifié par la folie qui semble gagner peu à peu les personnages.

Ce qui ressort du livre, c'est une esthétique très gothique, sombre et mélancolique. Mais quant à l'histoire, je ne saurais être capable de me prononcer. C'est une histoire de vampires un peu trop diaphane. Il y a de l'amour, de l'amour destructeur, de la douleur, qui dévorent les personnages, mais auxquels je suis restée assez peu sensible. J'avais l'impression que l'auteur avait son idée, bien définie, mais que je n'ai pas réussi à entrer dans sa tête et qu'il ne m'aidait pas beaucoup à y parvenir.

En résumé, c'est un beau texte, un peu onirique, un peu fou, mais qui ne m'a pas entièrement séduite en dehors de quelques passages qui se sont démarqués du tout, où l'action était plus présente, plus au cœur du récit (l'histoire d'Egmont et Léopold, ainsi que celle de Rachel et Cléopâtre).
Concernant l'ensemble du texte, soit je suis passée à côté et je n'ai pas du tout compris où l'auteur voulait en venir, soit j'ai cherché trop de sens là où il n'y avait que sensations.
Dommage... Les autres lecteurs y trouveront peut-être plus de plaisir que je n'en ai pris.

dimanche 24 février 2019

Prix Imaginales des Bibliothécaires

Grande nouvelle ! Cette année, j'ai la chance, l'immense chance, de faire partie du jury (indirectement, mais tout de même ! Je m'en explique plus loin) du Prix Imaginales des Bibliothécaires.

Les Imaginales, c'est un festival créé en 2002, consacré à la fantasy, qui se déroule tous les ans au printemps à Épinal. Je n'y suis jamais allée (pour incompatibilité de dates), mais c'est un projet que j'aimerais réaliser. J'ai beaucoup d'admiration pour les auteurs primés tous les ans ; disons que je me fie bien souvent à cette distinction pour choisir mes lectures, car je sais qu'elles seront de qualité. Preuve en est, la plupart de mes coups de cœur en imaginaire en sont issus : Jean-Philippe Jaworski, Manon Fargetton, Pierre Pevel, et autres grands noms du milieu (auteurs, illustrateurs, traducteurs), comme Estelle Faye, Gabriel Katz, Pierre Bordage, Vincent Ferré, Amandine Labarre, Krystal Camprubi, ...

Alors, quand Dorothée, bibliothécaire à la Médiathèque de Roubaix, m'a proposé d'intégrer son comité de lecteurs pour diversifier les avis avant le vote, j'ai accepté sans hésiter ! C'est pour moi une véritable joie car, si je suis également bibliothécaire, j'exerce en milieu universitaire, et la littérature me manque souvent.

Mais revenons à l'essentiel.
Voici les différents titres en lice pour ce Prix :

  • Paul BEORNCalame tome 1, Les Deux visages, Bragelonne
  • Patrick K. DEWDNEYL’Enfant de poussière, Au Diable vauvert
  • Camille LEBOULANGERMalboire, L’Atalante
  • Laurine ROUXUne Immense sensation de calme, Éditions du Sonneur
  • Vincent TASSYComment le dire à la nuit, Éditions du Chat Noir
Qui l'emportera ? Proclamation des résultats le 14 mai prochain !

Illustration : David Wyatt

Autant dire que cette illustration de David Wyatt résume bien mon programme pour les deux mois à venir.

mardi 5 février 2019

Un voyageur en Terre du Milieu : mon carnet de croquis de Cul-de-Sac au Mordor / John Howe

Quatrième de couverture :

"Elle a été cartographiée, schématisée, les voyages de Bilbo et Frodo, décortiqués, tracés à la règle. Pourtant, la Terre du Milieu demeure un espace sauvage. Pour chacune des routes où J.R.R. Tolkien nous a emportés, il existe mille chemins encore inexplorés.
Un voyageur en Terre du Milieu, c'est une excursion à travers le monde de Tolkien qui permet non seulement de visiter les lieux au centre de ses histoires, mais d'explorer ceux qui s'étendent par-delà la colline ou au-delà de notre horizon. Nous découvrons des batailles d'un autre âge, devenu quasi légendaire à l'époque du Seigneur des Anneaux, des royaumes perdus et des mythes anciens, et tous ces endroits qui ne sont jamais qu'entrevus : de lointains domaines du Nord et des terres au-delà des mers.
Des dessins d'allure spontanée côtoient les réflexions de l'artiste au contact des livres de Tolkien : ici, le dessinateur pose un temps ses crayons afin de peindre en mots les êtres et les paysages qui l'ont inspiré. Il revient également sur son expérience des plateaux de tournage aux côtés de Peter Jackson, réalisateur de la trilogie du Seigneur des Anneaux et de celle du Hobbit. Réunissant l'oeuvre conceptuelle produite pour le cinéma, l'art tolkienien qui l'a fait connaître, et des dizaines de nouvelles peintures et esquisses exclusives à cet ouvrage, Un voyageur en Terre du Milieu raconte le périple singulier d'un artiste à travers le paysage merveilleux de l'oeuvre-monde de Tolkien."




Christian Bourgois Éditeur, 2018
Traduit de l'anglais par Daniel Lauzon
198 pages


Mon avis :

Je ne surprendrai personne : ce livre est un petit bijou. J'ai vraiment adoré ! John Howe nous émerveille par les nombreux dessins qui illustrent ce livre. Mais il nous fait également rêver par ses mots, venant décrire, préciser, approfondir chaque région ou personnage présenté.
La majorité des dessins est en noir et blanc, ce qui ajoute au côté croquis bruts, tout juste crayonnés ; on a l'impression d'être tout proche de John Howe, l'écoutant nous expliquer ce qu'il dessine. C'est merveilleux !
On reconnaît bien là l'une des pattes qui a travaillé sur les films de Peter Jackson. À propos des films, John Howe nous livre en postface quelques anecdotes passionnantes à propos des tournages ou de la conception des décors, avec humour et sincérité.

Les dessins sont regroupés par chapitres thématiques : les forêts, les cités, les dragons, les batailles, etc. J'ai particulièrement apprécié le fait qu'il ne se tienne pas uniquement aux endroits connus, mais explore également par exemple le Nord et le royaume d'Angmar, l'Est et la mer de Rhûn, et s'attarde aussi bien sur des personnages et des peuples peu connus, que sur ceux que nous connaissons bien comme les Hobbits et leur Comté.

J'ai tellement aimé lire ce livre que j'ai replongé : je relis actuellement Le Seigneur des Anneaux, nouvelle traduction.
C'est tout à fait le genre de livre-bijou qui peut se picorer par petits bouts piochés au hasard, comme se savourer par une lecture consciencieuse. Une acquisition précieuse que je recommande !


"Aller... et retour. Et tout ce qui vient entre les deux et reste, bien entendu, la meilleure partie du voyage." -John Howe-