mardi 22 mai 2018

Druide / Oliver Peru

Quatrième de couverture :

"Les druides règnent sur une forêt primordiale et sacrée sise au cœur du monde. Détenteurs d'une sagesse millénaire, ils sont les gardiens du Pacte Ancien, dont le respect garantit la paix entre les peuples. Mais un crime de sang d'une violence inouïe met en péril le fragile échiquier politique des royaumes du Nord. Le druide Obrigan, aidé de ses deux apprentis, ne dispose que de vingt-et-un jours, pas un de plus, pour élucider les circonstances du drame, faute de quoi une guerre totale éclatera. Et tandis que le compte à rebours tourne, chaque lune apporte son lot de nouveaux cadavres, l'entraînant toujours plus loin dans l'horreur..."




Mon avis :

Déjà, je tiens à mentionner que je trouve la couverture sublime, réalisée par l'auteur lui-même. Ce qui peut s'expliquer à la lecture de sa biographie, qui le mentionne avant tout comme scénariste et illustrateur de bande-dessinées. Pour ma part, il m'était inconnu avant la lecture de ce roman, je ne serai donc pas influencée :-)

Par où commencer ?
Fidèle à la promesse faite par la quatrième de couverture, ce roman nous entraîne effectivement dans l'horreur. Niveau meurtres, j'ai été servie. A tel point que ça m'a paru parfois trop : trop de morts, trop d'invincibilité chez les ennemis, trop peu d'espoir.
Il y a énormément de morts dans ce roman, ce qui lui donne un petit côté Trône de fer, et la carte, qui figure en exergue du roman, n'est pas sans me rappeler le Nord de Westeros.


En revanche, au niveau de l'histoire, tout reste original, et surprenant. Cependant, certaines révélations sont arrivées trop tard à mon goût, de même que la véritable bataille. J'ai trouvé les personnages très originaux, ayant chacun leur part d'ombre qui est bien expliquée. Quant aux druides, je ne pense pas qu'ils soient des personnages si courants, même en fantasy, j'ai donc bien aimé côtoyer cette communauté proche de la nature.

C'est une lecture que j'ai aimée, mais qui m'a semblé un peu longue par moments. Ainsi, la véritable intrigue démarre assez tard, et traîne en longueur sur la fin. Les ennemis sont en effet du genre à ne pas se laisser tuer, mais c'était rappelé un peu trop souvent.
Pourtant, le roman partait bien, rythmé par ces 21 jours de délai. Mais il semble qu'il y ait des jours où il se passe plus de choses que d'autres.

A part ça, une lecture originale qui, je pense, s'adresse plutôt aux initiés et amateurs du genre.

Le maître des livres / Umiharu Shinohara

Quatrième de couverture :

"A la bibliothèque pour enfants "La Rose trémière", vous êtes accueillis et conseillés par Mikoshiba, un bibliothécaire binoclard célèbre pour son caractère bien trempé. Mais contrairement à ce qu'il peut laisser paraître, c'est un professionnel de premier ordre. Aujourd'hui encore, adultes comme enfants perdus dans leur vie viennent à lui en espérant trouver le livre salvateur."




Mon avis :

Une fois n'est pas coutume, parlons manga, avec cette série qui a été ma première approche de cet univers. Depuis, j'en ai lu d'autres, mais je me souviens avoir commencé avec celui-ci. J'ai donc choisi des thèmes qui me parlaient : des livres, une bibliothèque. Surprenant :-)

Chaque "chapitre" est le développement d'une petite histoire, comme un petit conte au milieu d'une plus grande histoire. Les personnages principaux restent les mêmes, nous les suivons dans leur évolution, dans la révélation de leurs secrets, mais des personnages secondaires s'invitent, d'autres partent, ... Le tout reste assez dynamique.

Quant à l'environnement, cette petite bibliothèque de quartier m'a beaucoup plu. Les thèmes abordés sont des problèmes de société (parentalité, surtout) qui finissent bien souvent par se résoudre à l'aide de la lecture de classiques de la littérature. Les lectures appropriées sont bien sûr dénichés par Mikosiba, le maître des livres, qui a toujours une histoire adaptée à la situation rencontrée.

Résultat : c'est mignon et émouvant par moments. En revanche, pour le vivre, je dois bien dire que le métier de bibliothécaire y est très idéalisé. J'aimerais beaucoup que ce manga représente la réalité, mais il en est éloigné (en France, en tout cas. Je ne connais pas la situation au Japon).
Toutefois, j'ai pu retrouver mes principes, la raison qui m'a motivée à choisir ce métier, au croisement de la littérature et de l'aide sociale. Je n'ai lu que quelques tomes, par contre, la série en comptant de nombreux, et happée pour ma part par d'autres lectures.

lundi 7 mai 2018

Sur les chemins noirs / Sylvain Tesson

Quatrième de couverture :

"Il m'aura fallu courir le monde et tomber d'un toit pour saisir que je disposais là, sous mes yeux, dans un pays si proche dont j'ignorais les replis, d'un réseau de chemins campagnards ouverts sur le mystère, baignés de pur silence, miraculeusement vides.
La vie me laissait une chance, il était donc grand temps de traverser la France à pied sur mes chemins noirs.
Là, personne ne vous indique ni comment vous tenir, ni quoi penser, ni même la direction à prendre."



Mon avis :

Du pur Sylvain Tesson ! Cette fois, l'écrivain-voyageur reste en France, et nous prouve qu'il n'y a pas besoin d'aller très loin pour trouver des endroits sauvages et authentiques. Mais il exprime aussi son scepticisme devant la raréfaction de ces endroits.

Sous la forme d'un journal, l'écrivain nous livre ses réflexions, beaucoup de réflexions, même, au détriment du paysage qui passe au second plan. Je pense que ce livre est voulu comme une rédemption. Il l'écrit lui-même : s'il a entrepris ce voyage en France, c'est parce qu'il s'en est fait la promesse sur son lit d'hôpital après sa chute.
En effet, il est aussi beaucoup question de cette chute qui a failli lui coûter la vie et l'a plongé dans le coma. Cette marche, c'est la rééducation qu'il choisit d'entreprendre, parfois seul, parfois accompagné d'amis qui le rejoignent pour un bout de chemin. Mais là encore, pas trop de développement : le cheminement se fait souvent en silence.

En trois mois environ, Sylvain Tesson a parcouru la France de la frontière italienne aux falaises de la Manche, et donne envie de faire la même chose.
Par moments, cette lecture m'a fait penser à Wild, de Cheryl Strayed (http://mariannabooks.blogspot.fr/2016/07/wild-cheryl-strayed.html), lorsqu'il raconte ses difficultés et son quotidien. La marche et la nature apparaissent encore une fois comme une libération, une délivrance.


La plume poétique de Sylvain Tesson livre donc aussi ses idées et ses regrets au sujet de l'aménagement du territoire, de la mondialisation, des écrans, de la religion, de la nature et de la ruralité (les campagnes et ses petits villages).
Souvent d'accord avec lui, je ne peux que donner un avis positif sur ce livre. Vite, un autre ! ;-)