samedi 19 novembre 2016

Putain de chat / Lapuss'

Quatrième de couverture :

La vérité sur les chats enfin révélée !




Mon avis :

La quatrième de couverture en dit beaucoup en peu de mots. La couverture, arborant ce regard félin perçant, est elle aussi très explicite. Les chats ne sont peut-être pas aussi mignons qu'on le croit.

Ce petit livre parlera beaucoup aux personnes qui hébergent un chat. Vous apprendrez par exemple pourquoi votre petit compagnon à poils vous rapporte des souris mortes, pourquoi il gratte à la vitre ou miaule sans raison, pourquoi il se couche sur votre lit, ou bien sur vous quand vous êtes malade.

Le trait est simple et efficace, sans fioriture, et correspond bien au texte : un gag à chaque page. Car oui, rassurons-nous, le petit ouvrage prend tout ça à la rigolade, et c'est très réussi car tout tient la route. Moustique est un petit monstre au langage grossier qu'heureusement les humains ne comprennent pas.

A force de lire des extraits hilarants de cette BD sur Facebook ( http://www.facebook.com/putaindechatlapuss ), j'ai sauté le pas et acheté le livre. Il est très vite lu, et je ne le regrette pas.
Qu'on le lise de la première à la dernière page, ou en l'ouvrant au hasard, le résultat est toujours le même : on rit et ça fait du bien.

Harry Potter and the cursed child / John Tiffany & Jack Thorne (based on an original new story by J.K. Rowling)

Quatrième de couverture :

"The eighth story.
Nineteen years later."

(La huitième histoire.
Dix-neuf ans plus tard.)




Mon avis (lecture en anglais) :

Quatrième de couverture assez lapidaire, mais les fans n'en auront pas besoin de plus. Il se trouve que je suis une fan de la saga Harry Potter, il était évident que j'allais lire cette nouvelle histoire. Cependant, les critiques ont commencé à se multiplier dès la première représentation de la pièce, et je crains de m'être laissée influencer : ce n'est pas une véritable histoire de J.K. Rowling, cela ressemble à une fanfiction, etc.
Je n'ai pas pris la peine de beaucoup me documenter sur la véritable implication de J.K. Rowling dans la pièce ; si quelqu'un en sait plus que moi et veut éclairer ma lanterne, ce sera avec plaisir.
Pour ma part, j'ai eu l'occasion d'emprunter ce livre à la bibliothèque où je travaille, mais je ne pense pas l'acheter pour rejoindre les autres tomes. Voilà pourquoi.

Dès le commencement de la lecture, il y a de quoi être déstabilisé. Impossible de lire ce livre sans avoir connaissance des autres au préalable. Pièce de théâtre oblige, les décors ne sont décrits que sommairement, et les personnages ne sont pas introduits, il faut donc bien les connaître. On poursuit l'histoire là où on l'avait laissée.
Mais ce qui m'a le plus dérangée, c'est finalement la forme choisie : qui dit théâtre dit forcément dialogues. Il m'a manqué le côté magique de la narration (mais ceci est un goût personnel !). Je me suis toutefois habituée au fil des pages, et quelques répliques de Ron m'ont quand même fait rire.

J'ai plutôt bien aimé l'histoire, en dépit de quelques moments de doute que j'ai eu un peu de difficultés à me représenter (et que je ne peux malheureusement pas révéler sans risquer d'en dire trop pour ceux qui ne l'auraient pas encore lu). C'est une jolie illustration des inter-relations passé-présent et de la destinée.

Paradoxalement, je trouve que l'histoire repose justement un peu trop sur le passé, comme si la seule matière légitime se trouvait dans les histoires précédentes. J'étais bien sûr heureuse de retrouver certains personnages, mais à la fois, cela aurait pu être intéressant de s'en éloigner un peu plus, de créer véritablement une nouvelle histoire.

Enfin, le titre est bien trouvé, l'enfant maudit pouvant désigner plusieurs personnes qui forment le coeur de la pièce.

Pour finir, je suis contente de l'avoir lu et d'avoir pu me forger mon propre avis (mitigé). Comme je le disais, je ne l'achèterai pas car je ne pense pas le relire une prochaine fois (les 7 tomes se suffisent à eux-mêmes), mais je serais tout de même curieuse de voir ce que donne la pièce jouée (beaucoup de décors se succèdent, ça m'intrigue).
J'ai malgré tout apprécié de me replonger dans cet univers qui m'est familier depuis le collège, perdant quelques repères, en retrouvant certains, me donnant envie de relire les derniers tomes (ceux que je n'ai lu qu'une fois !).

mardi 18 octobre 2016

Petit traité sur l'immensité du monde / Sylvain Tesson

Quatrième de couverture :

"Sylvain Tesson parcourt le monde. Dans les steppes d'Asie centrale, au Tibet, dans les forêts françaises ou à Paris, il marche, chevauche, escalade, bivouaque dans un arbre ou sous un pont, construit des cabanes. Cet amoureux des reliefs poursuit le merveilleux et l'enchantement. Dans nos sociétés de communication, il en appelle à un nouveau nomadisme, à un vagabondage joyeux.
Ce Petit traité sur l'immensité du monde est un précis de désobéissance naturaliste, une philosophie de poche buissonnière, un récit romantique contre l'ordre établi."




Mon avis :

J'aime déjà Sylvain Tesson pour avoir lu Dans les forêts de Sibérie. J'admire l'aventurier qui met en récit ses expériences de l'autre bout du monde comme à côté de chez lui. Je ne serai donc peut-être pas assez objective ;-) Une de mes prochaines lectures sera d'ailleurs Sur les chemins noirs, son dernier livre. J'ai beaucoup aimé l'écouter en parler dans l'émission La grande librairie.

Est-ce donc utile de préciser que j'ai adoré lire ce petit livre ? Il n'est en rien une fiction, mais un précis qui nous livre différents aspects de la vie du voyageur. Mais pas n'importe quel voyageur : le wanderer, d'après le concept établi par les Romantiques allemands.
Chaque petit chapitre (c'est un petit livre, qui se lit très vite d'autant plus qu'il est bien écrit !) est consacré à un aspect qu'apporte le voyage : la liberté, la maîtrise du temps, le rapport au corps, à la géographie, etc. Ils sont un mélange de vérités, de retours d'expériences, de confidences. L'ouvrage se conclut sur un très bel hommage aux forêts et à la solitude et préfigure, selon moi, le départ de l'auteur pour les rives du lac Baïkal (Dans les forêts de Sibérie).

Il est tellement adapté à tous que j'y ai lu des lignes qui m'ont permis de faire le lien avec Wild, de Cheryl Strayed, une lecture dont j'ai traité ici : sur le rapport au corps, sur la raison pour laquelle on marche (qui n'est pas la même pour tous).

En bref, j'ai adoré. Ce livre est une petite perle à garder sur soi et à lire et relire autant de fois que nécessaire. Encore mieux, je l'ai parfois lu sur fond de musique d'une artiste chère à mon coeur, Cécile Corbel, dont le dernier album s'intitule justement... Vagabonde.
Quel beau cadeau ! Magnifique !

"Vivre, c'est faire de son rêve un souvenir." (S. Tesson)

Les pirates : forbans, flibustiers, boucaniers et autres gueux de mer / Gilles Lapouge

Pour ce billet, j'ai envie de reprendre exceptionnellement un billet que j'ai publié à l'époque sur un autre blog, In Quarto, à l'époque où je travaillais dans les bibliothèques de Paris-Sorbonne.




« Dieu tout-puissant ! Il y a
dans toute chose mauvaise
une essence de bien pour les hommes
qui savent la distiller. »

C’est sur cet extrait de Henry V de Shakespeare que s’ouvre l’ouvrage. Gilles Lapouge a pour ambition de lever le voile sur la vie réelle qu’ont mené les « forbans, flibustiers, boucaniers et autres gueux de mer » en s’appuyant sur des écrits véridiques et non sur les mythes construits par la littérature et les films.

Force est de constater que les sources sont peu nombreuses. Reviennent régulièrement comme références les écrits d’Exmelin, d’Avery, de Philip Gosse, … Dans le domaine littéraire, Defoe, Borges, Stevenson, Conrad et Melville se démarquent par la fidélité de leurs ouvrages à la réalité.
Mais, de la même façon qu’ils ne vouaient aucun culte au corps après le trépas, leurs vies et œuvres n’avaient pas vocation à passer à la postérité : « Les forbans ont choisi le néant ou la résurrection, non la confuse survie des épitaphes. »

En effet, choisir la piraterie était un véritable choix de vie. Cela signifiait abandonner sa terre natale sans espoir d’y revenir, et par conséquent abandonner sa famille. C’est un choix qui se faisait par révolte, par colère. Car c’est aussi contre la société dans son entier que le pirate se place. Face à elle, certains ont tenté de donner vie à leurs rêves utopistes. Ces êtres sortis de l’Histoire et du temps en quittant la terre se vouaient à une vie courte, si bien qu’ils acceptaient de mourir sans appréhension. Ils l’acceptaient même dès qu’ils décidaient de rejoindre les rangs des révoltés, comme le fit remarquer Mary Read lors de son jugement : c’est l’acceptation de sa propre mort au cours d’une bataille ou au bout d’une corde qui permettait de distinguer les véritables assoiffés de liberté.

Dans cet ouvrage, vous pourrez découvrir des figures particulières de la piraterie, comme les célèbres Rackham, Black Beard, ou les rares femmes pirates que sont Ann Bonny et Mary Read.
Sont aussi rétablies, entre autres, des vérités sur les tenues ; les rapports avec les femmes, et avec la mer, espace infini tandis qu’une microsociété régie par un règlement strict se crée dans l’espace clos du navire ; leur vision de l’or, purement substantielle. Par exemple, il apparaît que, si les pirates s’en prenaient principalement aux navires marchands, c’était aussi pour leur signification symbolique, la représentation de la société abhorrée.

J'ai dévoré ce petit livre consacré à un thème que j'affectionne, que je relirais volontiers, et qui m'a rappelé par moment le roman pour la jeunesse Mary tempête, par Alain Surget, qui a toujours une bonne place dans ma bibliothèque.

lundi 10 octobre 2016

Miss Peregrine et les enfants particuliers / Ransom Riggs

Quatrième de couverture :

"Jacob Portman, 16 ans, écoute depuis son enfance les récits fabuleux de son grand-père. Ce dernier, un juif polonais, a passé une partie de sa vie sur une minuscule île du pays de Galles, où ses parents l'avaient envoyé pour le protéger de la menace nazie. Le jeune Abe Portman y a été recueilli par Miss Peregrine Faucon, la directrice d'un orphelinat pour enfants "particuliers". Selon ses dires, Abe y côtoyait une ribambelle d'enfants doués de capacités surnaturelles, censées les protéger des "Monstres".
Un soir, Jacob trouve son grand-père mortellement blessé par une créature qui s'enfuit sous ses yeux. Bouleversé, Jacob part en quête de vérité sur l'île si chère à son grand-père. En découvrant le pensionnat en ruines, il n'a plus aucun doute : les enfants particuliers ont réellement existé. Mais étaient-ils dangereux ? Pourquoi vivaient-ils ainsi reclus, cachés de tous ? Et s'ils étaient toujours en vie, aussi étrange que cela paraisse..."




Mon avis :

J'ai été très intriguée par ce roman au moment de sa sortie. Pourtant, je viens seulement de le lire. Pourquoi pas plus tôt ? Je devais craindre d'être déçue, sans doute... Et le suis-je aujourd'hui ? Pas du tout ! L'élément déclencheur de ma lecture a été, je l'avoue, son adaptation au cinéma par Tim Burton. Voyant la bande-annonce, ce livre s'est rappelé à mon bon souvenir. Le moment était venu. Et surtout, je voulais le lire avant d'aller le voir.

Dès les premières pages, l'ambiance est fidèle à ce qu'on peut en attendre : particulière. J'ai même été par moments mal à l'aise, les photos en illustration contribuant grandement à ce sentiment.

L'intrigue est très prenante, mystère et énigmes se succèdent en laissant tout juste le temps de s'imprégner du décor et de l'ambiance. J'ai vraiment bien aimé cette ambiance à la fois fantastique, chargée d'histoire, dangereuse, qui collera très bien, je pense, à l'univers de Tim Burton dans l'adaptation ciné.
Le niveau de lecture peut être littéral, c'est alors un très bon roman pour la jeunesse (plutôt ado), ou bien ouvrir sur des réflexions plus larges à propos du nazisme, du temps qui passe, des relations familiales. Dans tous les cas, c'est toujours un très bon roman !

Il me reste à présent à découvrir l'adaptation au cinéma et... à lire la suite ! (une de mes surprises, au milieu des nombreux autres retournements de situation : l'histoire ne s'arrête en effet pas là !)

dimanche 28 août 2016

Un bûcher sous la neige / Susan Fletcher

Quatrième de couverture :

"Au coeur de l'Écosse du XVIIe siècle, Corrag, jeune fille accusée de sorcellerie, attend le bûcher. Dans le clair-obscur d'une prison putride, le révérend Charles Leslie, venu d'Irlande, l'interroge sur les massacres dont elle a été témoin. Depuis sa geôle, la voix de Corrag s'élève au-dessus des légendes de sorcières et raconte les Highlands enneigés, les cascades où elle lave sa peau poussiéreuse. Jour après jour, la créature maudite s'efface. Et du fond de sa cellule émane une lumière, une grâce, qui vient semer le trouble dans l'esprit de Charles."




Mon avis :

À première vue, le thème abordé m'a plu. Mais il m'a aussi mise en garde : une histoire de jeune fille si proche de la nature qu'elle en est accusée de sorcellerie, je craignais que ce soit du déjà vu. Mais je me suis lancée dans la lecture, par envie et curiosité.
Verdict : je dois bien avouer que je me suis laissée happer par l'histoire.

L'écriture, d'abord. L'auteur a choisi un style particulier, un mélange d'écriture épistolaire et de monologue. Celui-ci a la particularité de coller au style oral, ce qui tient fortement en haleine lors des actions, et donne libre court à l'imagination lors des descriptions. Je n'en dirais pas tant des lettres attribuées au révérend, qui sont souvent construites sur le même modèle. Elles se répètent un peu mais ont l'avantage de présenter un autre point de vue.

Quant à l'histoire, je n'ai pas été déçue. Les personnages sont attachants, et j'ai pu découvrir l'histoire des massacres de Glencoe que j'ignorais totalement jusqu'alors. J'ai fait une recherche rapide juste après avoir lu la dernière page ! J'étais vraiment curieuse de savoir si le roman était inspiré d'une histoire vraie et il semblerait que ce soit le cas.

J'ai passé un très bon moment (estival) avec cette lecture (hivernale) ! Il y a de très beaux passages qui m'ont transportée aussi bien dans les Highlands qu'en moi-même. Si Corrag affirme avoir vécu plusieurs vies, à la fin de ma lecture j'ai mené une petite introspection avant de réaliser que, comme elle, j'ai moi aussi vécu plusieurs vies (valable pour tout le monde) !

mardi 2 août 2016

La maison sur le rivage / Daphné Du Maurier

Quatrième de couverture :

"En Cornouailles, dans une très ancienne demeure, un homme cède à la tentation de vérifier les effets d'une nouvelle drogue mise au point par un savant réputé. C'est le début d'un long voyage, au cours duquel il va se retrouver plongé dans un passé vieux de six siècles. Mais les troublantes scènes dont il va être le témoin invisible sont-elles pure illusion ? Les personnages qu'il croise ne sont-ils que des fantômes nés de son imagination ?
Maniant avec une habileté diabolique la tension psychologique et le suspense, Daphné Du Maurier trame une incroyable histoire hantée où hallucination et réalité, passé et présent finissent par se recouper étrangement.
Dans ce roman, un des classiques de Daphné Du Maurier, le lecteur retrouvera avec bonheur le mystère de Rebecca, le climat angoissant de Ma cousine Rachel, l'aventure de L'Auberge de la Jamaïque..."




Mon avis :

Même si je n'avais lu de cette auteure que son classique Rebecca (très apprécié)*, j'ai en effet bien retrouvé, dans La Maison sur le rivage, un style et un univers qui lui appartiennent et qu'elle a su marquer de son empreinte.

Ce roman commence comme un roman fantastique mêlé d'historique, et se mue au fil des pages en roman policier (de même que Rebecca). C'est, à mes yeux, un bon point car il me semble lire deux romans en un. Je dois avouer m'être un peu perdue lors d'un voyage dans le temps, du fait de personnages un peu trop nombreux, que je n'arrivais plus à me représenter et à replacer dans leur univers. Mais ce n'est pas du tout le plus important, et cela ne m'a pas bloquée dans ma lecture, que je qualifierais de fluide même en dépit de ce petit problème rencontré. La multiplicité des intrigues permet de passer au-dessus.

Au niveau des personnages, je me suis bien plus attachée (et ai été plus marquée) par les personnages de Rebecca, que par ceux de La Maison... : ils me reviennent à l'esprit rien qu'à l'évocation du titre, mais peut-être est-ce aussi dû à une adaptation filmée vue quelques temps après lecture. J'ai d'ailleurs de loin préféré ma lecture à cette mini-série.

Quoi qu'il en soit, ces deux romans (Rebecca, et La Maison...) m'ont laissé un bon souvenir, puisque j'en viens à écrire un article à leur sujet alors que ma lecture date d'il y a quelques années.

C'est principalement l'ambiance, angoissante mais tout de même attirante, que je retrouve dans ses livres qui fait de Daphné Du Maurier une de mes auteures préférées, et une des rares, avec Agatha Christie, à me faire apprécier le style policier.


* Petit résumé de Rebecca, figurant à la fin de mon exemplaire de La Maison... : "A Manderley, somptueuse demeure de l'ouest de l'Angleterre, le souvenir de celle qu'elle a remplacée s'impose à la jeune femme que vient d'épouser Maxim de Winter. Rebecca, morte noyée, continue d'exercer sur tous une influence à la limite du morbide."

lundi 4 juillet 2016

Wild / Cheryl Strayed

Quatrième de couverture :

"Lorsque, sur un coup de tête, Cheryl Strayed enfile son sac à dos, elle n'a aucune idée de ce qui l'attend. Tout ce qu'elle sait, c'est que sa vie est un désastre. Entre une mère trop aimée, brutalement disparue, un divorce douloureux et un lourd passé de junky, Cheryl vacille. Pour tenir debout et affronter les fantômes de son passé, la jeune femme n'a aucune réponse, mais un point de fuite : tout quitter pour une randonnée sur le "Chemin des crêtes du Pacifique". Lancée au coeur d'une nature immense et sauvage, seule sous un sac à dos trop lourd, elle doit avancer pour survivre, sur 1700 kilomètres d'épuisement et d'effort, et réussir à atteindre le bout d'elle-même. Une histoire poignante et humaine, où la marche se fait rédemption."




Mon avis :

Premier point positif : l'écriture. Il n'y a rien à redire, selon moi. C'est un livre bien écrit (et bien traduit !) qui m'a happée dès la première phrase. L'histoire est construite de telle manière que je ne me suis pas ennuyée, malgré ce qu'on pourrait en penser : dans une histoire de randonnée solitaire, de face à face avec soi-même, quelle est la place de l'aventure ? Cheryl Strayed a vraiment bien réussi à reconstruire son expérience.
Vers la fin, alors qu'on connaît à peu près le contenu de ses journées, elle a su accélérer le rythme narratif pour ne retenir que l'essentiel.

L'écriture se charge aussi d'émotions, notamment lorsqu'elle se centre sur la vie d' "avant" : le premier chapitre est vraiment poignant et m'a collé des larmes aux yeux dès le début ! Heureusement, ce n'est pas une histoire larmoyante, mais pleine d'espoir.

Autre point qui m'a beaucoup plu : l'auteur ne cache en rien ses moments de doute, d'hésitation, et les obstacles qu'elle a rencontrés, qu'ils soient concrets, physiques, ou psychiques. Et ceci m'a beaucoup plu, car si on peut parfois être tenté par une telle expérience de vie, à la lecture de ce récit, on se rend compte qu'il y a pas mal de détails qui nous échappent mais qui ont leur importance sur le chemin, surtout pour une personne qui n'a aucune expérience de la randonnée.

En bref, c'est une lecture qui m'a beaucoup plu, j'ai bien apprécié de voyager avec Cheryl, de la suivre dans ses épreuves, dans ses rencontres, dans ses doutes et, enfin, dans sa libération.

lundi 16 mai 2016

Trois amis en quête de sagesse / Christophe André, Alexandre Jollien, Matthieu Ricard

Je triche un peu, mais j'avance lentement dans mes lectures en ce moment. Je choisis donc de parler d'un livre que je n'ai pas encore terminé (j'ai tout de même dépassé la moitié), mais sur lequel j'ai peu de chances de me tromper, étant donné qu'il ne s'agit pas d'une fiction.

Quatrième de couverture

"Un moine, un philosophe, un psychiatre. Depuis longtemps, ils rêvaient d'écrire un livre ensemble, pour être utiles, pour apporter des réponses aux questions que tout être humain se pose sur la conduite de son existence. Quelles sont nos aspirations les plus profondes ? Comment diminuer le mal-être ? Comment vivre avec les autres ? Comment développer notre capacité au bonheur et à l'altruisme ? Comment devenir plus libres ?...
Sur chaque thème, ils racontent leurs expériences, leurs efforts et les leçons apprises en chemin. Chaque fois, ils nous proposent des conseils. Leurs points de vue sont différents, mais ils se retrouvent toujours sur l'essentiel.
Un livre limpide et lumineux pour apprendre le métier de vivre."




Mon avis :

Que dire de plus ? La quatrième de couverture est très parlante et tient ses promesses.

Chaque chapitre (il y en a 12 au total) est construit sur le même modèle : une discussion autour d'une notion clé (l'ego, la souffrance, les émotions, etc.), puis des conseils condensés, comme un résumé de l'essentiel, à la fin.
Mais bien sûr, tout est important, intéressant, et chaque personne peut s'y retrouver. C'est un message universel que les trois amis veulent faire passer. Forts de leurs expériences, ils offrent aux lecteurs une sorte de manuel pour mieux vivre avec soi et avec les autres, avec les événements de la vie, sans pour autant livrer de leçon moralisatrice ou culpabilisante. L'idée est vraiment de donner les clés, pas d'ouvrir la porte à notre place !

De même, tout est prétexte à réflexion : c'est une lecture active, et c'est pour cela que ça ne se lit pas comme un roman, en tout cas pour moi. J'ai besoin de prendre mon temps, et d'intégrer ce qui est développé. Cela ne se fait pas rapidement.

Enfin, c'est un texte dont la lecture doit arriver au bon moment. Je pense qu'il est inutile de s'y plonger si l'on n'a pas déjà eu un minimum de réflexion sur sa vie ou son être, ou si l'on n'a aucune attirance pour ces thématiques.
Lorsqu'on le lit au bon moment, c'est vraiment un livre très précieux.

samedi 30 avril 2016

Les délices de Tokyo / Durian Sukegawa

Quatrième de couverture :

" "Ecouter la voix des haricots" : tel est le secret de Tokue, une vieille dame aux doigts mystérieusement déformés, pour réussir le an, la pâte de haricots rouges qui accompagne les dorayaki, des pâtisseries japonaises. Sentarô, qui a accepté d'embaucher Tokue dans son échoppe, voit sa clientèle doubler du jour au lendemain, conquise par ses talents de pâtissière. Mais la vieille dame cache un secret moins avouable et disparaît comme elle était apparue, laissant Sentarô interpréter à sa façon la leçon qu'elle lui a fait partager."




Mon avis :

Restons un peu au Japon... Je ne l'ai pas fait exprès : à peine avais-je terminé Le coeur régulier, qu'un mail m'avertissait que Les délices de Tokyo m'attendait à la médiathèque... Alors voilà pour la petite histoire !
Est-ce que cela m'a fait voyager ? Oui et non. Comme l'auteur est japonais, on se doute qu'il sait de quoi il traite, notamment au niveau culinaire ! Mais les descriptions  des paysages restent assez rares et se focalisent sur des points précis, comme les arbres, sans aller plus loin.

Globalement, j'ai aimé ce livre mais pourtant il m'a manqué quelque chose. J'ai longtemps cherché, pendant ma lecture, ce qui me gênait. Je dirais que ça se situe au niveau du rythme. A certains moments, l'histoire ne prend pas assez son temps tandis qu'à d'autres, elle s'étend un peu trop en longueur.
En résumé, le rythme un peu déséquilibré à mon goût m'a gênée. "Un peu", car pour le reste, c'était correct.

Au niveau des personnages, le protagoniste principal, Sentarô, avait tendance à m'agacer au début, et puis je me suis habituée. Les trois personnages principaux ont tous leurs douleurs et leurs meurtrissures, qui se dévoilent dans le livre. Alors je suis devenue petit à petit plus clémente avec eux, allant jusqu'à compatir avec Sentarô, et surtout avec Tokue qui porte un lourd fardeau.
Je ne peux dévoiler quel est son "secret" sans en révéler trop. Toujours est-il que j'ai trouvé cela intéressant, car c'est un sujet qui n'est pas trop traité dans la littérature occidentale. Je m'arrête là : ceux qui veulent savoir sans lire Les délices de Tokyo me demanderont, les autres le liront :-)

Au final, c'est une jolie et triste histoire qui prend pour prétexte la cuisine (la pâtisserie,  plus exactement) et livre finalement une leçon de vie. Je m'attendais presque à y retrouver l'esprit de Chocolat, de Joanne Harris, que j'avais beaucoup aimé, mais il se trouve que c'est encore différent. Avec une plus forte charge émotionnelle, je pense que j'aurais été davantage marquée par cette lecture.

lundi 18 avril 2016

Le coeur régulier / Olivier Adam

Quatrième de couverture :

" << Vu de loin, on ne voit rien >>, disait souvent Nathan. Depuis la mort de ce frère tant aimé, Sarah se sent de plus en plus étrangère à sa vie, jusque-là "si parfaite". Le coeur en cavale, elle s'enfuit au Japon et se réfugie dans un petit village au pied des falaises. Nathan prétendait avoir trouvé la paix là-bas, auprès d'un certain Natsume. En revisitant les lieux d'élection de ce frère disparu, Sarah a l'espoir de se rapprocher, une dernière fois, de lui. Mais c'est sa propre histoire qu'elle va redécouvrir, à ses risques et périls.
Grâce à une écriture qui fait toute la place à la sensation, à l'impression, au paysage aussi bien intérieur qu'extérieur, Olivier Adam décrit les plus infimes mouvements du coeur et pose les grandes questions qui dérangent."






Mon avis :

Il faut bien le dire, c'est grâce à la bande-annonce de la récente adaptation du roman au cinéma que j'ai eu envie de lire ce livre. Je dois avouer que je n'y ai pas trouvé tout à fait ce que j'attendais (en tout cas au début), mais ça ne m'a pas déçue pour autant. La bande-annonce me laissait présager une leçon de vie pétrie de philosophie bouddhiste, mais le livre m'a laissée sur ma faim à ce niveau-là. En revanche, j'ai été assez bien servie pour ce qui est du voyage au Japon.

"Au loin les collines ferment l'espace, le mont Koya domine l'horizon, sur ses flancs se succèdent les arbres jaune et rouge, puis ce sont de sombres conifères, de là-haut on doit plonger dans le ciel, surplomber des kilomètres de massifs arborés et de vallées creusées de torrents, on dit le mont sacré et peuplé de renards, on dit son esprit paisible et protecteur, on dit qu'en le gravissant jamais le coeur ne s'emballe, on dit qu'une paix immense vous emplit l'âme et les poumons, comme si l'azur coulait dans vos veines."

L'écriture peut surprendre (je n'avais jamais lu Olivier Adam ; je pense que je retenterai un autre titre, pour voir si mes impressions se confirment) : le rythme est brut, comme si on cherchait son souffle en même temps que le personnage qui ne sait plus où elle en est. Mais cela colle bien à son état d'esprit perdu, désabusé, et triste simplement car elle a pu ouvrir trop tard les yeux sur la réalité.

Le coeur régulier, c'est un récit initiatique qui arrive à l'âge adulte, c'est l'histoire d'un deuil et d'une renaissance. Et c'est aussi la reconstitution de la figure du frère disparu. Au fil des pages, on finit par se rendre compte que tout n'est pas tout blanc ou tout noir, que chaque personne est à plaindre et à la fois à blâmer.
En bref, une lecture humaine, juste, que j'ai eu plaisir à vivre mais à laquelle il manque un petit quelque chose à mon goût.

vendredi 15 avril 2016

Les Brumes de l'apparence / Frédérique Deghelt

Quatrième de couverture :

"Quand un notaire de province lui annonce qu'elle hérite d'une masure au milieu de nulle part, Gabrielle (parisienne, quarante ans) s'élance sur les routes de France pour rejoindre l'inattendue propriété et organiser rapidement sa mise en vente.
Un enchevêtrement d'arbres et de ronces à l'abandon, une maison à moitié en ruine, dix hectares traversés par le bruissement d'une rivière, tel est le territoire qu'elle découvre, insensible à la beauté étrange, voire menaçante, du lieu où elle se trouve contrainte de passer la nuit. Elle s'endort sans peur, mais son sommeil est peuplé de rêves, d'odeurs, de présences. Dans les jours qui suivent, les circonstances vont l'obliger à admettre que certains lieux, certaines personnes peuvent entretenir avec l'au-delà une relation particulière. Et qu'elle en fait partie.
Dans ce roman profond et inquiétant, Frédérique Deghelt interroge notre désir d'une autre vie, explore les énigmes de notre perception, dévoile ce qui en nous soudain libère le passage entre la rationalité et l'autre rive."



Mon avis :

Si j'ai choisi ce roman en librairie en vacances, c'est, comme souvent, parce que la lecture de la quatrième de couverture m'a interpellée. Et on peut dire qu'elle tient ses promesses. 
Je savais également que j'apprécierai le style, ayant déjà lu La Vie d'une autre, de la même auteure. À l'époque, j'avais aimé ce côté perdu de l'héroïne, transposé dans l'écriture de manière à emporter le lecteur, et qui pouvait nous faire nous sentir perdus nous aussi.

Ici, il s'agit donc du même style d'écriture, de la même lente prise de conscience et de recul de l'héroïne sur sa vie. Mais l'histoire est bien plus mystique. En effet, il y est question de thèmes qui m'attirent, personnellement : la vie après la mort, la communication avec l'au-delà. Le temps d'une lecture, on ne se pose plus de questions, on accepte, et c'est plutôt beau. Les descriptions de ces moments de communication sont apaisants. L'héroïne nous entraîne avec elle, pour le meilleur et aussi pour le pire, car tout n'est pas angélique, bien sûr !
Chaque chapitre s'ouvre sur une citation, de provenance diverse, mais j'aime cette pratique : certaines citations sont inspirantes !

Un bémol : certains passages tombent presque dans le cliché (les réactions des villageois, par exemple). J'ai retrouvé aussi la vie parisienne, basée sur les apparences, décrite du point de vue d'une héroïne privilégiée (peut-être même un peu plus que dans La Vie d'une autre) : concernant cela, je suis partagée. Le trait est-il exagéré ? A la fois, cela paraît assez réaliste, c'est donc un tableau assez triste de la société dans laquelle nous vivons qui est dépeint...

Même s'il y a des moments moins captivants, globalement l'émotion l'emporte et ça reste pour moi une belle lecture rafraîchissante ; un livre qui se rappelle à mon souvenir lorsque je sens une odeur de fleurs alors qu'il n'y en a pas autour de moi !

mercredi 30 mars 2016

Le philosophe qui n'était pas sage / Laurent Gounelle


Quatrième de couverture :

"Deux destins qui s'affrontent, deux conceptions de la vie que tout oppose...

La forêt tropicale semblait retenir son souffle dans la chaleur moite du crépuscule. Assise devant l'entrée de sa hutte, Élianta tourna les yeux vers Sandro qui s'avançait. Pourquoi ce mystérieux étranger, que l'on disait philosophe, s'acharnait-il à détruire secrètement la paix et la sérénité de sa tribu ? Elle ne reconnaissait plus ses proches, ne comprenait plus leurs réactions... D'heure en heure, Élianta sentait monter en elle sa détermination à protéger son peuple. Jamais elle ne laisserait cet homme jouer avec le bonheur des siens.
Une histoire satirique qui nous interpelle : notre société permet-elle vraiment à l'homme d'être heureux ?"


Mon avis :

Comme avec les autres livres de Laurent Gounelle, sur lesquels je reviendrai, j'ai été bluffée. Je ne saurais dire comment l'auteur s'y prend, mais il a un style bien à lui pour nous amener devant nos propres contradictions.

Ici, il a une véritable idée du bonheur dans un paradis terrestre. Et, pour la définir, il va tout simplement la prendre à revers. Comme indiqué sur la quatrième de couverture, Sandro veut détruire le bonheur d'une tribu indienne. Pourquoi ? Nous ne le saurons véritablement que tardivement. Toujours est-il que, pour mener à bien son projet, il va introduire chez les indiens... notre mode de vie occidental ! Pas si terrible que ça ? Déconnexion de la nature, introduction de la "télévision" avec son flot de mauvaises nouvelles, mise en place de standards de beauté inatteignables couplés avec l'addiction au sucre et aux médicaments, création d'un système de monnaie, etc.

Niveau style d'écriture, pas de difficultés particulières, ça se lit assez vite et avec plaisir.

C'est un livre que j'ai trouvé parfait pour avoir un nouveau regard sur notre mode de vie. Plutôt que de nous donner des leçons sur le bonheur, Laurent Gounelle nous fait rire (jaune) et ça fonctionne tout aussi bien.


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Bonjour et bienvenue sur mon blog !

Un nouveau blog, mais pourquoi ? Tout simplement pour m'exprimer à propos de mes lectures. Je ne prétends en rien être une critique de renom : j'entends juste donner mon avis sur certaines lectures, récentes ou non.

A vous d'y trouver ce que vous cherchez ! :-)